L'occupation badegoulienne

sur le site des Maîtreaux

 

En 1999, un nouveau niveau archéologique a été découvert au sommet de la couche 2. Il est constitué d'éclats et de nucléus dont le schéma de production est extrèmement simple. Il s'agit d'un débitage alterné sur l'arête de nodules plats utilisant la technique de débitage au percuteur de pierre dure. De très nombreux cônes incipients semblent traduire un débitage maladroit.

Ces vestiges se distinguent nettement des assemblages lithiques découverts dans les niveaux solutréens. Cette série est actuellement d'effectif réduit (moins de 300 pièces) et ne comprend qu'un seul burin transversal. Toutefois, elle s'insère technologiquement dans les séries qui ont été attribuées régionalement au Badegoulien ancien à " burins " transversaux (Cordier et Berthouin 1953, Joannes et Cordier 1957, Cordier et Thiennet 1965).  

 


           Niveau badegoulien au dessus du premier niveau solutréen  - carré N16 (1999)

Un sondage effectué à moins de 500 mètres au Nord-Ouest des Maîtreaux, a mis en évidence des vestiges lithiques suggérant que la production d'éclats épais, au percuteur dur, consistait à obtenir des volumes de base pour la production de lamelles à profil rectiligne, aboutissant à l'abandon de nucléus de type " burins " transversaux.
 

    Production lamellaire -  phase 1 :
Sur une arrête d'un nodule de silex, des éclats épais sont produits au percuteur en pierre dure.

   Production lamellaire - phase 2 :
Sur ces éclats, qui deviennent des nucléus de type "burins transversaux" sont produits, au percuteur tendre organique, des lamelles à section triangulaire et  profil plat.

Des sondages effectués en 2000 sur un autre secteur du site des Maîtreaux semblent indiquer que le matériel rencontré jusqu'à présent dans ce niveau correspond à une zone marginale d'une occupation plus dense.

L’examen de la carte de répartition des sites du Paléolithique supérieur (en cours d’élaboration dans le cadre d’une prospection thématique), et des chaînes opératoires représentées sur les sites attribués au Badegoulien donne une signification relative à la superposition d'une industrie de ce type sur les niveaux solutréens des Maîtreaux. On remarque, en effet, une forte densité de sites attribuables au Badegoulien à burins transversaux qui ne peut être seulement expliquée par une conservation différentielle, d’après les données obtenues aux Maîtreaux, où  les vestiges solutréens et badegouliens sont contenus dans le même type de sédiment, n’indiquant aucune rupture de l’équilibre sédimentaire.

L'analyse montre aussi une corrélation nette entre la répartition des sites et la proximité du silex dans les argiles d’altération du Turonien supérieur. Mais la modalité d’exploitation des ressources est différente de celle des solutréens. L’occupation pendant les deux phases aux Maîtreaux, où certaines chaînes opératoires de production laminaire ne sont pas encore attestées, semble plutôt être aléatoire et découler d’une exploitation opportuniste pendant le Badegoulien, d’affleurements de silex turoniens mis au jour par les affluents perpendiculaires à la Claise.

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