Sur le site, ont été retrouvés quelques
outils en silex ne provenant pas de sources détectées dans un rayon de moins
d’un kilomètre. |
1 - Extrémité distale d’une lame à crête en silex brun-jaune, opaque à ponctuations noires, correspondant aux silicifications secondaires des calcaires hettangiens de la région de Saint-Jeanvrain. En 2003, été découvert une autre lame de ce silex, retouchée en grattoir, de section triangulaire de 85 x 20 x 5 mm, correspondant au module initial des supports utilisés pour la confection des pointes à cran de petit module du site.
2 - Grattoir sur une lame sous-crête en silex gris translucide, homogène, à inclusions noires et brun-rouges . Il présente une coupe de bryozoaire sur sa face supérieure. Ce fossile et le micro-faciès nous permettent d’attribuer avec une forte probabilité l’origine de ce silex au Turonien inférieur.
3 - Lame à crête en silex translucide rouge clair, contenant des oncolithes, attribuable au Bathonien ou au Bajocien.
4 - Grattoir sur lame à néo-crête confectionnée dans une variété rouge vif de silex du Turonien supérieur ne correspondant pas exactement aux variétés attestées à 1 kilomètre à l’ouest du site des Maîtreaux, mais plutôt aux silex des gîtes de la rive droite de la Creuse à une dizaine de kilomètres vers l’ouest.
5 - Lame sous crête, retouchée sur les deux tranchants, en silex de teinte noire à structure zonée et cortex fin riche en pelloïdes dont l’origine nous est inconnue.
non fig. - Dans la concentration des carrés L et M-22, cinq plaquettes de silex du Turonien moyen, dont le gîte doit se localiser entre 5 à 10 en amont de la vallée de la Claise, ont été exploités selon un schéma laminaire de productions de supports de pointes à cran et de lamelles à dos. Ils ont été apportés sous une forme préparée. De rares supports sont absents et ont probablement été prélevés après une sélection rigoureuse. Un fragment distal d’une lame dans ce silex, en relation avec l’un de ces nucléus, a été abandonné dans le carré M-13.
Ces silex correspondent à des variétés
disponibles à moins d’une dizaine de kilomètres, mais ils pourraient aussi
provenir de sources géologiques distantes de plusieurs dizaines de kilomètres
(pour l’Hettangien et le Turonien inférieur) dont sont originaires les silex des
pointes à cran découvertes sur les autres sites solutréens de la région (Fressignes,
Fritsch et Monthaud).
Cela supposerait l’existence de sites
spécialisés, comparables aux Maîtreaux, dans d’autres régions que le bassin
versant de la Creuse. Ces sites n'ayant pas été découverts, l’exploitation des
ressources de ces territoires reste à démontrer mais cette hypothèse
d’expéditions ayant pour but de s’approvisionner en silex ne peut être éliminée.
Comme nous l’avons déjà signalé, la constance du déplacement de ces silex
homogènes, d’excellente qualité et aptes à la retouche par pression, tout au
long du Paléolithique Supérieur (AUBRY 1991 et s.p.) est une donnée qui nous
semble mettre en évidence d’autres voies de déplacement que le réseau
hydrographique. A titre d’hypothèse, on peut penser que des reliefs structuraux
notables dans le paysage tels que les cuestas liasiques et crétacées ont pu
jouer le rôle d’axes de déplacements humains.
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