Dalles et structures solutréennes

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Dalles et blocs épars

Des blocs et dalles de silex du Turonien et des concrétions siliceuses appartenant aux formations sénoniennes qui occupent le plateau, ont été retrouvés sur l’ensemble du site. Ils appartiennent au niveau supérieur solutréen, et sont étroitement associés à des concentrations de vestiges lithiques taillés

Les dalles et nodules de silex sont, dans la plupart des cas, gélivés et portent parfois des enlèvements patinés. Il s'agit même, dans plusieurs cas, de nucléus de méthode levallois. On peut penser que ces éléments ont été prélevés dans les coulées de solifluxion qui affleurent plus haut sur le versant.

L'interprétation de la fonction de ces blocs est encore incertaine. Quelques dalles sont superposées, laissant penser qu’il s’agissait de sièges. Sur d’autres, la présence de supports laminaires sélectionnés évoque une surface de travail
 

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Des structures particulières

En 2002, a été mise au jour, dans les carrés L-17/19, une structure constituée de dalles de silex, distincte de celles déjà connues.
Les dalles sont nettement regroupées et isolées des concentrations lithiques par une aire de 50 cm, pratiquement stérile en vestiges. Aucune des dalles ne porte de stigmate d’exposition au feu. Le tamisage du sédiment qui remplissait l’intérieur de la structure n’a révélé aucun vestige. Le démontage, en deux phases, des dalles a permis d’observer que celles-ci reposaient à plat.

 
Structure apparue dans les carrés L17/19.
La grande dalle L-18 100 est en haut à gauche de la photo .

Un sondage de 50 x 50 cm dans le ¼  B du carré L-18, a atteint la couche 3 à une cote correspondant à la topographie normale de son sommet sur l’ensemble du site : rien ne permet donc de penser que la structure ait surmonté une éventuelle fosse.

Le plan de répartition des vestiges révèle, en outre, que la zone stérile qui entoure la structure vers le sud, présente un effet de paroi, délimitant deux zones de densités distinctes de vestiges dans les carrés M-17/19 (campagne de fouille de 1999). 

Si l’on tente une explication fonctionnelle de cette structure, plusieurs hypothèses peuvent être avancées :

- L’espace vide, préalablement rendu étanche aurait pu servir à contenir un liquide ou une autre matière.
- L’espace vide aurait pu être occupé par un élément organique qui ne se serait pas conservé, en relation ou non avec une couverture, à l’origine de l’effet de paroi.
- La structure était peut-être recouverte par un autre élément, non conservé, en matière organique ou une autre dalle. Celle-ci aurait pu être déposée ailleurs après utilisation de la structure ou, se trouvant plus haut que le reste des dalles, aurait été touchée par la base des labours ou lors d’une occupation postérieure.
- La dalle L-18 nº100 qui est légèrement en surplomb, aurait pu avoir ce rôle.
- Cette dalle aurait pu être insérée en position verticale au centre des autres dalles.

Cette dalle L-18 100 recelait deux plaquettes d’hématite, encastrées ou collées, dans une dépression naturelle qui occupe le centre de la face qui se trouvait vers le sol. L’observation attentive de la surface de la dalle n'a pas révélé de vestige de pigment ou de tracé gravé. 
Parmi les rares vestiges taillés associés à la structure, on note une lame ébréchée massive qui était posée sur l’une des dalles du carré L-19. 

En 2003, la fouille de la bande P a dégagé une autre structure constituée de dalles de silex, moins nette, mais de même type que celle mise en évidence dans les carrés L-17/19. Les dalles sont nettement regroupées et isolées des concentrations pratiquement stériles en vestiges. L’une d'elles était posée sur un regroupement de supports laminaires et de leur nucléus, suggérant le retournement volontaire. Comme pour la première structure, aucune dalle n'a été chauffée et aucun vestige n'a été retrouvé après le tamisage des sédiments situées entre et sous les dalles.

 

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Dalles et blocs gravés

En 2002 fut découverte une dalle de silex portant de nombreuses incision fines, dans le ¼ B du carré N-21. 
Il s’agit d’une dalle de silex au cortex lisse et peu épais qui porte de nombreux traits fins sur l’une des faces. La face gravée se trouvait sur le sol lors de la découverte.
Ces tracés, parfois courbes, sont nettement incisés et ne correspondent pas à ceux obtenus, lors d’un raclage du cortex pour le nettoyé du sédiment le recouvrant (le trait serait moins net), ou bien lors du tranchage d’un élément organique l’utilisant comme support dur de travail (tracé plus rectiligne). 
Le relevé des traits gravés, effectué par Bertrand Walter et Jean-Baptiste Peyrouse, n’a pas permis d’identifier de tracé figuratif

La découverte de cet objet vient donc confirmer l’existence de ce type de manifestation dit « artistique » sur le site des Maîtreaux, complétant ainsi la découverte, lors de la campagne 2000, d’éclats de façonnage se remontant, qui portent des tracés du même type, effectués préalablement aux enlèvements. 

Depuis, la vérification en lumière rasante des blocs bruts découverts lors des autres campagnes, a déjà révélé un autre ensemble de tracés sur un bloc testé par les tailleurs préhistoriques : un signe quadrangulaire de quelques centimètres apparaît distinctement.

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